Le Biocontrôle : Mythe ou réelle alternative aux pesticides toxiques ?

Qu’est-ce que le Biocontrôle ?

« Les produits de biocontrôle sont définis à l’article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime comme des agents et des produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures »

L’idée du Biocontrôle est simple : C’est utiliser des produits qui ont un mécanisme d’action naturel : c’est-à-dire que ces produits fonctionnent comme « mère nature » les a créés.

Pour comprendre pourquoi le Biocontrôle est une solution d’avenir (et non c’est pas un mythe !), petit retour en arrière sur l’historique.  

Si « seulement » il n’y avait que glyphosate, mais les pesticides toxiques sont bien plus nombreux.

Tout le monde connaît le scandale du glyphosate produit par une entreprise (racheté par un grand groupe 😉). Pour rappel, le glyphosate est un herbicide qui provoque des cancers, des malformations congénitales, des maladies du système nerveux…. chez l’Homme (on ne parle même pas du nombre de morts…) et je vous passe les ravages considérables sur l’environnement !

La firme connaissait la dangerosité de son produit dès la fin des années 60 et en 2020 on l’utilise encore, même s’il tend à être interdit suite à la pression de la population. A temps perdu, lisez cet article de France Info écrit par Carole Bélingard qui explique la stratégie d’entreprise pour vendre ses produits coûte que coûte.

Mais combien de pesticides toxiques sont toujours autorisés et restent peu connus de la population ?

En voici un exemple : connaissez-vous les SDHI ? Cette fois-ci c’est pas pour désherber mais pour lutter contre les champignons et les moisissures parasites : les SDHI sont des fongicides. Pour que vous vous rendiez compte : Le marché mondial des SDHI était évalué à 2,343 milliards d’euros en 2018. avec une projection qui pourrait atteindre quasiment 6 milliards d’euros d’ici à 2024.

En théorie : les SDHI s’attaquent uniquement aux champignons qui ravagent les cultures. La réalité est bien autre. Pourquoi ? Parce que les SDHI sont des inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDH). Et la SDH est présente chez les champignons… mais aussi chez l’Homme, les animaux et les plantes !!! Donc, oui les SDHI tuent les champignons en inhibant la SDH mais c’est la même SDH chez tous les êtres vivant. Et les SDHI ne font aucune différence entre la SDH d’un champignon ou la SDH d’un humain, d’une abeille, d’un ver de terre ou d’une plante.

La SDH a une fonction très importante dans la respiration cellulaire (donc la production d’énergie cellulaire) et par conséquent dans la survie des êtres vivants. La SDH est localisée dans la mitochondrie. Un déficit en SDH peut provoquer des cancers, des maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer…), des myopathies et tout un tas d’autres maladies mortelles.

En 2017, Pierre Rustin, directeur de recherche émérite au CNRS, a lancé l’alerte. Il est spécialiste de nos amies les mitochondries et des maladies qui en découlent. Pierre Rustin alerte  l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui reste silencieuse.

Du coup, il lance une seconde alerte via une tribune dans Libération avec 9 autres scientifiques obligeant l’Anses à répondre. L’Anses missionne un « groupe d’expertise collective d’urgence » dont certains membres ne sont pas légitimes : soit par manque d’expertise évidente dans le domaines des mitochondries, soit par conflit d’intérêts (un membre a notamment travaillé pour des multinationales qui vendent ces SDHI, il est ainsi légitime de douter de l’intégrité de son analyse). Résultat final : le groupe conclut à la non dangerosité des SDHI et l’Anses clôture l’affaire. Les SDHI restent en vente en toute légalité 😤 ! Si vous voulez continuer à monter dans les tours, lisez cette interview, de Fabrice Nicolino, co-fondateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots » et qui a écrit un ouvrage sur les SDHI « le crime est presque parfait » . Le 22 janvier 2020, 450 scientifiques ont signé une nouvelle tribune dans le journal Le Monde pour relancer l’alerte.

Pour ceux qui parlent anglais et qui restent septiques (ou curieux 😉 ), vous pouvez lire les publications de Pierre Rustin sur le sujet qui montrent la dangerosité des SDHI sur les êtres vivants par des analyses scientifiques.

Urgence à trouver des alternatives fiables

Il y a donc urgence à réagir et à développer des solutions alternatives plus sûres ! Le plan National ECOPHYTO 2+, émis par le gouvernement souhaite une réduction de 50% des pesticides chimiques d’ici 10 ans, ce qui est très ambitieux. La R&D sera donc une partie conséquente pour répondre aux attentes de ce programme. La Région Nouvelle-Aquitaine a également mis en place la feuille de route Néo-Terra pour favoriser l’émergence de nouveaux produits en remplacement des pesticides toxiques. La Région Nouvelle-Aquitaine a aussi permis l’émergence du cluster Biocontrôle & Biosolutions, porté par Agri Sud-Ouest Innovation, afin de faciliter les échanges et les partenariats entre les différents acteurs de la filière agricole. Il existe aussi l’Association Française des produits de Biocontrôle (IBMA) si vous voulez en savoir plus.

Le Biocontrôle, ça fonctionne

Le secteur du Biocontrôle représente 11% du marché de la protection des plantes en 2019.

Les produits de biocontrôle ont une utilisation différente d’un « pesticide classique ». En schématisant, le pesticide se pulvérise dès que vous voyez le parasite à détruire. Le biocontrôle c’est la gestion d’un équilibre. Par exemple, un produit de biocontrôle va aider la plante à se défendre face à un parasite. Les produits de biocontrôle n’attaquent pas forcément le parasite en direct (comme un pesticide).

Il existe 4 grandes familles de produits de Biocontrôle faisant appel aux :

  • Macro-organisme : insectes, acariens, vers de terre, abeilles
  • Micro-organisme : bactéries, champignons, virus
  • Médiateurs chimiques : hormones
  • Substance naturelle : d’origine végétale, animale, microbienne ou minérale

Cette fois-ci, prenons l’exemple des médiateurs chimiques avec la technique de la confusion sexuelle. Vous diffusez une phéromone femelle (hormone) dans un champ. Les papillons mâles sont perturbés et ne localisent plus les femelles pour s’accoupler et pondre les œufs. Le parasite ne se reproduit plus par manque d’accouplement. C’est une technique qui a fait ses preuves dans l’arboriculture et dans la viticulture 👍.

Cependant, il faut reconnaître qu’une partie des produits de biocontrôle ont une efficacité inférieure à un « pesticide classique ». Mais ils permettent de diminuer l’utilisation des pesticides de manière conséquente. Le Biocontrôle est un secteur en pleine expansion qui a besoin d’un appui dans la recherche et développement. De nouveaux produits montrent des résultats encourageants avec une efficacité comparable (voir supérieure) aux pesticides actuellement utilisés !!

Elysia Bioscience acteur du secteur du Biocontrôle

Elysia Bioscience est là pour accompagner les industriels dans le développement de produits plus sûrs pour la santé et l’environnement. Nous sommes donc un acteur de cette transition écologique en épaulant les entreprises du Biocontrôle 🧪🤝. Avec notre expertise en énergie cellulaire et nos outils technologiques, nous expliquons le mécanisme d’action d’un produit à l’échelle cellulaire.

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Portection des plantes

Elysia Bioscience vous accompagne dans la découverte des mécanismes d’action de vos produits, à l’échelle cellulaire.

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